Dans notre dernier article nous vous parlions des aidants, de l’importance de ceux ci et de leur statut qui a changé. Pour aller plus loin nous vous proposons un article plus profond évoquant les difficultés à être aidant et sur le fait qu’il ne faille pas compter que sur eux.

Nous avons pris connaissance d’un article sur sweet home (blog présentant les enjeux et les actions positives qui contribuent à l’adaptation de la société à la longévité)

https://sweet-home.info/

Nous sommes abonnés aux newsletters et celle du 14 juillet a particulièrement attiré notre attention puisqu’elle traitait de la crise des aidants familiaux.

Il explique que tout le monde n’a pas envie de devenir l’aidant de ses parents le rôle d’aidant familial doit s’arrêter là où commence celui d’aidant professionnel. Il n’est ni réaliste, ni souhaitable de vouloir prendre en charge seul un parent âgé dépendant, la charge émotionnelle devient trop forte et fait courir un double risque de rejet et de maltraitance.

Rajaa Chahbi, Gérontologue de formation, elle est directrice du “care” pour OuiHelp dit

Les proches n’ont pas conscience d’être maltraitants, l’intervention d’un aidant professionnel va instaurer de la normalité dans la relation avec la personne âgée.”

Rajaa Chahbi estime que la maltraitance au domicile résulte d’un glissement des tâches. Les proches aidants ont adopté un rôle qui ne devrait pas être le leur. Ils prennent en charge des activités de care qui sont du ressort des professionnels.

Faire appel à un aidant professionnel permet bien souvent d’éviter ou de faire cesser les situations de maltraitance.

En intervenant au domicile, l’aidant professionnel va rééquilibrer la relation avec la personne âgée en prenant en charge les activités de soin, comme la toilette ou le change des protections contre l’incontinence.

La relation entre le proche aidant et la personne âgée aidée peut alors se reconstruire sur les bases saines du rapport affectif et du lien social.

Au lieu d’imaginer des dispositifs pour faire de chaque citoyen un aidant bénévole, l’Etat devrait plutôt aider le marché de l’aide à domicile à redevenir désirable, pour que les 300 000 postes qui seront à pourvoir à horizon 2030 attirent de nouvelles recrues

Carence de proches aidants

L’effet de la transition démographique sur le vieillissement de la population Française va avoir un impact très conséquent sur le ratio aidant / aidé.

D’ici à 2040 :

  • La part des 50 à 75 ans va augmenter de 20%
  • La part des 75 ans et plus va augmenter de 90%

Or, 80% des proches aidants d’une personne âgée se “recrutent” dans la tranche d’âge 50 à 75 ans. Il y aura donc mathématiquement beaucoup moins d’aidants familiaux qu’aujourd’hui, et beaucoup plus de personnes âgées susceptibles d’être aidées.

Il faut ajouter à cela quatre facteurs aggravants :

  1. Une diminution du nombre de femmes de 50 à 64 ans inactives (car les aidants sont majoritairement des aidantes),
  2. L’éloignement entre le domicile des aidés et des aidants (il est actuellement de 280 km en moyenne),
  3. La difficulté de concilier vie professionnelle + éducation des enfants et rôle d’aidant,
  4. Le choix des jeunes retraités de se tourner davantage vers leurs descendants que vers leurs ascendants.

En synthèse : il y aura moins d’aidants potentiels et ils auront moins de temps à consacrer à leur proche âgé donc prenons soin de nos aides à domicile dont c’est le métier, je dirais même pour le plupart une vocation.

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